PRÉFACE.
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prise de possession ne s'expliquerait guère autrement. Et le voilà, aussitôt admis, qui s'assure une demeure dans le voisinage de l'église. En cette maison du cloître Notre-Dame il passera le reste de sa vie ; c'est là qu'il mourra le 8 janvier 1570.
A peine installé, nous le voyons chargé par ses collègues d'une mission des plus délicates. On fait appel à ses connaissances techniques pour assurer par des fortifications intérieures et extérieures la défense du cloître contre l'invasion des ennemis, c'est-à-dire des Huguenots. On sait que, dans sa jeunesse, il avait été chargé d'inspecter les fortifications du royaume. Con­stamment son avis est requis sur des questions de sa compétence : nouvelle porte pour le trésor ; réparation du reliquaire du crâne de saint Philippe ; agrandissement du cloître et démolition de quelques constructions au port Saint-Landry. Mais il doit veiller surtout aux travaux d'entretien et de répa­ration de l'église même. Et les détails fournis par les registres suggèrent une triste idée du délabrement de l'édifice pendant cette seconde moitié du xvi0 siècle. Il est regrettable que les procès-verbaux restent muets sur les travaux ordonnés et dirigés par notre chanoine de 1567 a -56cp Au mois de novembre de l'année 156g il tombe malade et meurt, comme il a été dit, au début de l'année suivante. On verra (p. 170) les difficultés que souleva le règlement de sa succession. Elles ne tardèrent pas à s'aplanir et, le 15 octobre 1670, un anniversaire annuel était institué pour perpétuer lé souvenir de l'éminent architecte-chanoine.
Certains documents fournis par la section judiciaire des Archives natio­nales font connaître les démêlés de Philibert de l'Orme avec le vicomte d'Ivry en raison de son abbaye d'Ivry, où il avait été installé en i55o. Un procès dont nous avons vainement cherché l'objet et la solution entraîna pour le plai­deur des conséquences désagréables. Il fut enfermé en 15 59 dans la prison de l'officialité de Paris. D'autres débats judiciaires surgissent entre l'abbé et les religieux de l'abbaye de Saint-Barthélemy de Noyon; Enfin, aux actes concernant Philibert de l'Orme nous avons joint plusieurs documents relatifs à son frère Jean, maître général des œuvres de maçonnerie du royaume.
Sur Pierre Lescot et sa vie religieuse les registres capitulaires de Notre­Dame donnent également des renseignements nouveaux. Reçu chanoine le dernier jour de l'année 15 5/t,, notre architecte obtenait quelque temps après, le 7 août 1556, l'autorisation de conserver toute sa barbe pour des raisons dignes d'être notées, rrattentis, dit le registre, quotidianis occupationibus quibus astringitur circa dominum nostrum Regem, addens quod prope diem
ARTISTES PARISIENS.                                                                                                                                                             C